Le blog du C.A.B.S

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Chasse à l'Arc Beauce Sologne

Publié le par CABS
Publié dans : #Chasse, #Chevreuil

6h00, le réveil sonne, bien trop tôt à mon goût, je descends maladroitement du lit encore à moitié endormi pour me jeter dans un bol de café. Mon esprit est en lutte permanente pour ne pas retourner me coucher, je n’ai pas envie et ce matin. Je suis encore dans le gaz lorsque je grimpe sur la plateforme de Guillaume, il est 7h00 environ et le jour commence à se lever.
Soudain, je capte un mouvement. Deux silhouettes s’avancent droit vers moi à mes 2 heures, il est 7h30 environ, ils sont à 30m. Sans savoir encore s’il s’agit d’un mâle j’arme les 60 livres de mon bowtech assassin et j’attends. Cela doit fait deux minutes que j’ai armé et je les voit manger un gland par ci, un bourgeon par-là, mes épaules commencent sérieusement à chauffer. J’essaye de me détendre un peu les muscles tout en fixant les chevreuils, j’identifie le premier, une femelle.
Ils sont maintenant à 15 mètres, je pense que le deuxième est un mâle mais j’aimerais voir un bois pour éviter de faire une boulette. Il fait entre chien et loup et ses oreilles m’empêchent de voir l’indice que je cherche. Il glane toujours de la nourriture quand une jeune pousse sur sa gauche attire sa gourmandise. Il est placé sur ma droite de profil à 10m et sa tête est tournée à l’opposé de moi, c’est au moment où il a tourné la tête que me sont apparus ses quatre pointes. Mon arc que j’avais dirigé vers le bas pour mieux voir est machinalement en train de monter en cible.
J’inspire, œilleton et viseur alignés, poing à l’ancrage et nez sur la corde, mon pin se place au défaut de son épaule. Je n’ai rien commandé, tout s’est fait en un éclair. Mes épaules me brûlent mais je dois chasser cette pensée pour garder les idées claires. Mon doigt glisse sur la détente du décocheur, la flèche est partie sans même que je puisse voir l’impact. Je ferme les yeux afin de concentrer tous mes sens sur mon ouïe. J’entends l’animal faire un boucle derrière moi puis un arrêt. Ça repart en tapant les troncs puis plus rien, la foret retombe dans son calme habituel. Cette analyse de la fuite me donne confiance. La flèche a traversé et de mon arbre j’essaye de voir à distance des traces de sang sur mon empennage et autour de l’anshuss . Il est 7h40, Il fait encore trop sombre et le cresting orange n’arrange pas les choses. Les 20 minutes qui vont suivre seront beaucoup trop longues à mon goût. Je reste perché et immobile mais mon cerveau lui, carbure à Mach 12. Je suis tenu bride courte par le temps, comme un chien trépignant d’impatience, seule l’aiguille des 8h lâchera la laisse.Je ne tiens plus en place, la scène défile cent fois dans ma tête. C’est le moment, je descends avec mon matériel et me dirige vers la flèche aussi discrètement que possible. Je découvre cette dernière, portant de longues trainée vert et dégageant une odeur forte et acre. Mon sang ne fait qu’un tour et tous mes espoirs s’effondrent instantanément. Je pars immédiatement dans la direction opposée à la fuite de l’animal et retourne à la voiture en appelant Franck.
Il y a des personnes sur qui l’on peut compter et qui font toujours le maximum pour aider leur prochain. Jean Claude COLOMBIER en fait partie, le peu de fois où je l’ai vu, j’ai découvert un personnage d’une grande générosité pour qui la passion qui nous rallie n’a pas de limites. Je désigne l’anshuss à Jean Claude qui envoie Darling. La chienne prends la voie comme un rail de chemin de fer, truffe au sol, elle part à bon train vers la direction de fuite que j’avais indiqué. Nous pénétrons dans un endroit un peu sale, il est difficile de suivre la chienne se faufilant dans la végétation à un rythme soutenu. Nous parcourons a peine 100 mètres avant de découvrir le corps sans vie du chevreuil. Un large sourire me découpe le visage en deux, mon cœur s’accélère et j’explose de joie. C’est le premier brocard que je prélève.
Toute l’équipe retourne aux véhicules avec le chevreuil. Nous remercions chaleureusement Jean-Claude, Alain et Darling qui doivent rapidement repartir sur Chambord et sommes rejoint par Gaëtan qui était aussi à l’affût ce matin-là. Il nous propose gentiment de nous aider pour la découpe, nous embarquons et partons Chez Bernard et Edith. Ce sont les voisin de Franck, des gens géniaux. La découpe révèlera une atteinte aux deux poumons, nous découvrons aussi pourquoi la flèche était verte. La lame articulée  est tellement  large qu’elle a coupé au passage la panse de l’animal. Le chevreuil accuse 25 kilos au peson et porte quatre pointe. Tiré à 10 mètres avec un bowtech assasin de 60 livres et une lame Rage 2’’. Distance de fuite, environ 100 mètres.
Le prélèvement d’un grand gibier est toujours un grand moment de joie et de partage, aussi, je voudrais remercier chaleureusement toutes les personnes présentes ce jour-là.
Merci à Franck Hocquet pour son accueil, pour m’avoir soutenu dans l’attente difficile et pour son amitié.
Merci à Jean-Claude Colombier, Alain et bien sûr la chienne Darling pour leur disponibilité, leur efficacité et leur générosité.
Merci à Bernard et Edith que j’élirai « Meilleurs voisins du 21ème Siècle » pour leur accueil et leur gentillesse.
Merci à Gaëtan pour son aide à la découpe.
Et merci à St Hubert pour le petit coup de pouce ce matin-là.
Mickael AUBERT

St Maurice

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F
<br /> Bravo Mickaël ! Belle ténacité, belle action de chasse et très beau récit !<br />
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V
<br /> Félicitations Mickael, joli récit en plus.<br />
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C
<br /> Bravo Mickael !<br /> <br /> <br /> Tu sais nous faire passer tes émotions à travers ce récit sympatique.<br /> <br /> <br /> Toutes mes félicitations<br />
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L
<br /> Toutes mes félicitations Mickael , remis de tes émotions ? <br />
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