Samedi 13 août.
Voici mon huitième affût en forêt de Bruadan, j’ai un bracelet de brocard à fermer, là où jadis François Ier traquait le cerf à courre...
Quelques contacts mais pas de tir possible, par contre les sangliers me narguent dès la tombée de la nuit : grognements, bagarres, couinements des marcassins … avec de la patience viendra bien ma chance.
Je décide de laisser, pour ce soir, mon échelle d’affût sur la « coulée chevreuil » et d’opter pour mon tree-stand en m’enfonçant un peu plus dans le couvert de la futaie de chênes.
En poste à 19h30, vers 20h15 une jeune laie et trois petites bêtes rousses font leur apparition à 50 m sur l’allée. Puis c’est l’attente de la pénombre, bercé par le cri des hulottes et des engoulevents.
21h40 des animaux arrivent sur ma gauche dans les fougères, je distingue à 30m avec difficulté 5 petits marcassins et 4 sangliers d’une quarantaine de kilos.
21h50, il est grand temps car dans quelques minutes je ne verrai plus rien …… un animal arrive d’un pas décidé et s’arrête à 12m de trois quarts face, mon arc est déjà armé ….. Il repart et s’arrête plein profil à 10 m, masqué par quelques fougères. Je choisis cet instant pour décocher, le pin de mon viseur étant légèrement éclairé par la lune qui perce la frondaison.
Demi-tour fixe, course éperdue, cri guttural au moment où la flèche cassa en deux au contact d’un tronc, effondrement et derniers soubresauts à 30m, il est mort je le sais.
Je n’attends que dix minutes car le plus dur reste à faire et la nuit va me prendre. Je prépare ma dague au cas où, je trouve du sang 5m après l’impact, puis ma flèche, la piste est facile grâce à ma torche judicieusement rechargée. Il est là, étendu sur le flanc, raide mort sur son lit de mousse, une atteinte plein poumons ….. Mais ce n’est pas un « bébé » 70 kilos minimum, je ne parviens pas à le tirer et quoi faire maintenant, gros malin, seul dans cette grande forêt à 1 km de la voiture ? …….. Allo …Euh j’ai fait un cochon …. Tu peux pas venir m’aider par hasard ? Ah …. Tu interromps ton dîner pour moi …. Au ben non faut pas …. Ah tu viens quand même bon, ben merci alors...
La suite vous la connaissez tous : séance photos, félicitations, retour à la maison, lumière dans le hangar, palan, couteaux, scie, dépouille, découpe, partage, frigo et dodo chargé d’émotion à deux heures du matin !!!
Arc Bowtech Carbon Knight, Powerflight équipée d’une fidèle trilame Snufer, tellement efficace mais que l’on ne trouve malheureusement plus.
Jean-Louis D.
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