Cette première semaine de juin a vu le déplacement de quelques archers de la Guilde des Chasseurs à l'Arc du 37 à la Pourvoirie du Club FontBrune au Québec, en étant également membre je les accompagnais donc. Plusieurs membres du CABS ont déjà eu l'occasion de faire également le voyage, je vous rassure, rien n'a changé. La gentillesse et l'humour d'Éric et de toute son équipe, le «Sortilège» bien au frais pour les retours de chasse a pas d'heure et les débriefings qui s'en suivent, et bien entendu les nuages de «maringouins» et autres mouches noires qui vous accompagnent dès la sortie de votre chalet ! La chasse à l'affût à proximité d'un poste « d'appâtage » est loin d'être facile et il faut avoir vécu cette expérience... 5 heures sur un tree stand pas toujours confortable sans oser cligner l’œil, tantôt le matin à partir de 4h30-5h par 3 ou 4°C, tantôt le soir par 28°C sous une moustiquaire intégrale (sauna garanti), tantôt sous une violente averse de 20mm en 1h ! Vous rajoutez également des trajets en pick-up sur des pistes poussiéreuses et chaotiques à souhait pendant parfois 1h30 (à aller comme au retour) et le décor est planté. Une fois sur votre poste, qui aura été bien préparé par votre guide, il faut savoir que ce n'est pas parce qu’un ours vient s'alimenter "de temps en temps", qu'il vient s'alimenter « régulièrement » et aux heures de chasse. Vous pourrez l'attendre un jour, deux jours, 3 jours, voire beaucoup plus et parfois la semaine passe sans qu'il ne revienne à votre poste (en général, Eric vous renvoi le lendemain de votre départ la photo de la Game Trail avec 3 ours autour de « votre baril* » en train de ripailler proprement ! * prononcer « bari » en québécois...)
Pour ma part c'est lors de la soirée du quatrième jour que « mon »ours est venu me trouver. Les trois premiers jours, seul quelques écureuils m'avaient gratifié de leurs présences sur la centaine de m² préparée au milieu de l'inextricable forêt canadienne. Le jour déclinait fortement et la « noirceur » commençait à arriver. Il me restait 15mn de visibilité lorsqu'au fond de mon poste, entre les « épinettes », l'ours marchait d'un pas non chaland vers mon poste. Il arrive. Le cœur s'emballe aussitôt. L'émotion et les sensations m'envahissent rapidement. Ça change carrément d'un sanglier ou d'un chevreuil solognot ! Il néglige le bidon et continu son chemin pour venir jusqu'à 12m de moi en plein découvert. Je suis assis sur le tree stand, impossible pour moi de faire le moindre mouvement. Il s'assoit une minute (interminable) puis revient sur ses pas. Je juge l'animal dans les 65-70kg (il fera 145 "livres"…) C'est le moment ! Je réussis à me lever sans (trop) faire grincer le tree stand, puis profitant d'un ¾ arrière à 20m, je vise et décoche dans la foulée. L'encoche lumineuse s'enfonce dans l'épaisse fourrure. Il me repasse au galop sous le poste et 25m plus loin et en moins de 5 secondes, il rend son dernier soupir.
Une atteinte au cou (un peu trop devant donc) mais la Stricker Magnum tranche la carotide et la jugulaire...
Dans la semaine nous prélèverons un total de 6 ours à l'arc... sur 6 tirés !
Philippe L.
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