Voici mon septième séjour dans le Caroux. J’ai beau me dire que j’ai à peu près fait le tour de cette forme de chasse, je suis inexorablement attiré chaque année par cette vallée et ce petit village de Castanet. Je ne peux me passer de ces vieilles maisons en pierre, de son torrent qui dégringole sous la fenêtre de notre gîte en direction d’Andabre, de la convivialité de notre groupe autour de la table et des bons repas que nous nous efforçons de préparer à tour de rôle.
Je connais maintenant chaque « piège » de mon secteur, les vieux châtaigniers pourris qui entravent le sentier qui serpente et qui se referme progressivement, les éboulis de pierre, les roches couvertes de mousse, les rigoles formées par la pluie et qui imbibent le sol prêt à vous entrainer dans la ravine après un dérapage non contrôlé sur les feuilles ou contre une racine mise à nue. La Nature se défend contre l’intrus qui tente d’importuner les habitants de ces lieux... Il faut payer de sa personne pour approcher les mouflons. Nul n’en revient indemne.
Chaque endroit m’est maintenant familier et je revis les rencontres passées.
Après le repérage du dimanche, je rejoins mon tree-stand installé tout en haut de la combe, dans une tallée de châtaigniers. Les premiers jours m’ont permis d’apercevoir plusieurs animaux se déplaçant sur les murets en ruine à une cinquantaine de mètres de mon premier affût. Le mardi soir, avant de redescendre, j’avais donc modifié ce dernier. Et c’est vers 9h45 que j’ai la chance de voir, sorti de nulle part, ce joli mâle de 4 ans ½ qui monte sur ma gauche sans détecter ma présence. A 25m je l’arme alors qu’il passe derrière un gros châtaignier, il s’arrête à 10m sur une pierre plate, trois quart avant. Je vois ma flèche le traverser plein poumon et finir dans le pierrier avec un cliquetis qui lui fait tourner la tête à la recherche de cet objet insolite. Il n’a rien compris, rien senti, ne m’a pas vu mais il est mort debout…. Il reprend sa marche lentement, gravi un surplomb et se couche. Je me mets à trembler d’émotion, comme d’habitude, incontrôlable. Puis vient la pluie de SMS et le quart d’heure d’attente mais je ne vois déjà plus les cornes derrière ce gros rocher où il s’est couché pour mourir...
La descente jusqu'à la voiture fut ma punition.
Arc Bowtech Carbon Knight, Powerflight équipée d’une bilame Stinger 125 grains. Tir à 10m fuite 10 m.
Atteinte poumon, foie, viscères.
Jean-Louis D.
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