La battue du 19 janvier dernier était sur un beau territoire en Indre-Et-Loire que quelques uns d'entre vous connaissent.
Après le café, les viennoiseries et le rapport du matin, les consignes de tirs sont données : pour aujourd'hui ce sera un chevreuil à prélever et sanglier à volonté.
Première battue, je me retrouve en bout de ligne, deux sangliers seront levés et la sauteront sans avoir pu être tirés. Deuxième battue, je me retrouve en queue d'étang, un ruisseau me sépare de la traque. Les chiens sont aussitôt lancés et aussitôt les sangliers sont annoncés en retour. Quand les traqueurs arrivent à ma hauteur, ils me disent qu'il ne faut pas que les chiens aillent dans ce ruisseau, c'est plein de ragondins.
Mais un fox plus malin fonce droit dedans et donne de la voie, les autres chiens s'y rallient aussitôt. Il s'en suit un combat, le piqueux y courre aussi avec son épieu. Il rentre dans les épines et là un gros fracas de bois "ATTENTION SANGLIER" et ça part en retour ! Puis plus un bruit, je reste sur le qui-vive quand d'un coup des branches cassent, je lève la tête et aperçois six sangliers qui arrivent dans ma direction je me décale gentiment car ils vont passer à ma gauche, j'arme. Je laisse passer les trois premiers me cale sur le quatrième et décoche. Le "plock" caractéristique se fait entendre, "Yes" ! Je recherche ma flèche avec un autre archer mais rien quand d'un coup j'entends mon acolyte Guillaume (que certains connaissent) qui crie "SANGLIER A TOI MON JUJU".
Je me replace et arme aussitôt, le sanglier prend la même coulée que les autres et re-"plock", "Yes" ! Je retrouve ma flèche de suite toute rouge. La battue se termine, on retrouve le deuxième sanglier cinquante mètres plus loin. La recherche sur le premier débute, deux ou trois petites gouttes de sang, puis de plus en plus, la recherche est facile. Au bout de cent mètres, on est derrière le rendez-vous de chasse, il est 12h45, on arrête, on mange et on verra après.
Petit briefing et on décide de refaire la traque du matin où le sanglier blessé est rentré. On reprend la piste de sang aidé par un jeune chien de sang. Il prend bien la piste puis plus de sang mais le chien continue la piste. Une petite goutte de sang nous confirme le bon travail du chien. On arrive sur une partie claire avec du faux houx, le chien s'arrête et tourne en rond, il a perdu la piste. Quand un traqueur arrive avec ces deux Jacks Russel qu'on surnomme "les rateaux à sanglier". Ils se mettent au ferme à dix mètres de nous.
On se rapproche, on est à deux mètres du ferme mais on ne voit rien quand soudain le sanglier démarre tel une Ferrari. Il boite mais mon atteinte n'est pas vitale, on le perd à une cinquantaine de mètre plus loin et vu que l'on se rapproche dangereusement d'une route très passagère, on décide d'arrêter pour la sécurité de tous.
Nouveau petit briefing, on fait une dernière enceinte et on s'arrête. Je me retrouve au poste le plus loin, je m'installe, tout est calme, quand à nouveau les traqueurs annoncent les sangliers mais tout part à mon opposée. J'écoute les chiens au loin quand un craquement attire mon attention dans mon dos . J'aperçois une petite masse noire : un petit sanglier se dérobe. J'arme mais ma fenêtre de tir est très petite. Je le laisse passer dans cette fenêtre, la flèche part et le "plok" retentit, l'atteinte est bonne. J'annonce les quatre coups taïautés, je suis aux anges. Le sanglier part vers mon voisin qui sonne.
Je me baisse reprend une flèche, on ne sait jamais ! Je me retourne et tombe nez à nez avec un beau sanglier d'une centaine de kilos. Je me retrouve avec le Triax d'une main, la flèche de l'autre, et le Keiler à deux mètres ! J'effectue un écart de toréador pour éviter la semi charge, je me dépêche d'encocher. Il s'arrête à une quinzaine de mètres j'arme mais ne tire pas, il a gagné.
La fin de battue est sonnée je vais à l'anschuss est retrouve ma flèche avec du sang. Une petite recherche d'une quarantaine de mètres et le sanglier est là, il a rendu son dernier souffle.
La journée se termine. Une journée comme on les aime avec des animaux et les copains.
Merci St Hubert pour mon anniversaire en retard.
Julien T.
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