Après plusieurs sorties à l'approche et/ou à l'affût, riches en rencontres avec divers animaux, comme de nombreux sangliers, seuls, en petites ou grosses compagnies, quelques chevreuils et renards, et même un beau cerf, sans succès depuis le 1er juin 2021, cela faisait quelques jours que je commençais à baisser les bras et à sentir un manque de motivation.
Aussi, suite à mes dernières sorties pluvieuses, mais surtout les piqûres de moustiques incessantes, qui commençaient vraiment à m'agacer, je n'avais presque plus l'envie de sortir en forêt.
Pourtant le mercredi 23 juin 2021, P. O., un autre membre du CABS m'invite chez lui sur sa petite propriété d'une dizaine d'hectares sur la commune de Brinon-sur-Sauldre.
Rendez-vous prévu à 20h, mais j'arrive déjà à la bourre à 20h15, et je me prépare à la hâte pour aller me percher en treesaddle.
À 20h20, on quitte les véhicules pour aller en forêt à pied, puis on se sépare à une intersection.
P.O. va sur son mirador, où cela faisait quelques jours qu'il avait repéré un magnifique brocard, moi, comme prévu, je vais en forêt, pour aller me percher.
À 20h25, alors que j'observe les coulées qui me paraissent bien fréquentées, je décide de m'installer et commence à grimper un gros bouleau. À peine le pied sur ma première marche que je me rends compte avoir oublié mes genouillères. Pour ceux qui ne pratiquent pas l'affût en treesaddle, c'est nécessaire de les avoir pour caler ses genoux contre le tronc au risque d'avoir des douleurs quasiment insupportables.
Je finis par redescendre, mais avant de retourner à la voiture, en regardant sur le chemin qui vient de ma gauche, arrive une petite compagnie de six sangliers à 60m environ de ma position, aussitôt vu, et étant à bon vent, je décide d'encocher une flèche et de les approcher. Je les vois immobile sur le chemin, sans réaction particulière, et au fur et à mesure de mon approche, tous prennent une coulée sur la droite derrière un rhododendron, sauf un qui reste sur place.
À ce moment là, je mesure vite la distance avec mon télémètre, car il me paraît encore loin, et j'approche donc encore de quelques mètres, puis me place devant un gros chêne, histoire de confondre ma silhouette.
Pendant un instant, je le vois se retourner pour rejoindre les autres que j'entendais dans les fougères.
Ni une, ni deux, j'arme mon arc et place mon pin au défaut de l'épaule, puis décoche. J'entends l'impact du bruit caractéristique, et je le vois qui s'effondre au sol en criant. Illico ses congénères viennent vers lui, comme pour lui porter secours, en gromellant d'un son grave, tout en étant en alerte et s'approchant de celui couché au sol.
Je regarde ma montre, il est 20h30, et me rends compte que je viens à peine d'arriver, et que les sangliers sont déjà sur pieds.
Dans la minute qui suit, alors que ses congénères l'abandonne en quittant les lieux, je vois ma prise qui commence à essayer de se relever.
C'est là, que j'aperçois ma flèche plantée dans le dos à hauteur de colonne, mais il ne parvient pas à se lever sur les pattes arrières. Sur le coup, je songe à une flèche d'apophyse, mais vu l'emplacement de la flèche, je me rassure, mais malgré tout, ce sanglier reste bien agité, se lève, chute, puis se relève, roule sur le côté, sans arrêt, parvenant même à se déplacer de quelques mètres.
Encore une fois, je me rends compte avoir oublié un outil essentiel, ma dague, alors je décide de mettre fin à ses souffrances en le fléchant une deuxième fois. Profitant qu'il soit à plat le cul dirigé vers moi, je décide de décocher ma flèche dans sa longueur en visant le tronc en direction du cou, estimant que je pouvais de cette manière atteindre au moins les organes vitaux, voire même sectionner une des carotides, pour le tuer rapidement. Ce qui obtiendra son effet, car la flèche pénètre son flanc droit au niveau du ventre pour ressortir sous le cou. La mort fût rapide.
A ce moment-là, j'annonce mon tir et ma joie à P.O., qui me félicite, tout en m'annonçant avoir également prélevé le fameux brocard tant attendu. Je le félicite à son tour.
Tir réalisé avec mon compound MISSION Ballistic, 30 pouces, 70 livres. Flèche Gold Tip Hunter 300, lame Slick Trick 125 grains.
Lésions: Colonne et moelle sectionnées entre la vertèbres T12 et T13. Puis section carotide droite avec la flèche d'achèvement
Emmanuel L.
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