Après avoir passé une soirée d’été, fin juillet, perché sans rien voir à part des promeneurs et leurs chiens, profitant de la douceur du crépuscule.
Balade agréable, mais pas de nature à favoriser les mouvements de nos chers brocards.
Je me suis résigné à revenir au petit matin où l’on rencontre moins de volontaires au réveil avant le lever du jour, au point de finir moi-même ma nuit sur le tree stand.
Posté à une dizaine de mètres dans le bois en lisière de champs, j’ai ouvert un œil à la détection d’un bruit à proximité.
Un jeune chevreuil se dirigeait droit dans ma direction, tranquillement au pas, regagnant le couvert des arbres. Il se trouvait à 5 mètres lorsqu’il fit un crochet sur la droite pour m’offrir son profil, plus intéressé par ses frottis que par son environnement. Je commençais alors à placer mon arc, très lentement… Il se dirigea ensuite dans ma direction jusqu’à passer à 2 mètres sur ma droite pour finir par dépasser ma position et se trouver dans mon dos, il a dû percevoir un mouvement à ce moment-là. Le fait est qu’il prit peur et fila sur la gauche…
Alors que je pensais que tout était perdu, il se figea à une quinzaine de mètres, sur l’œil. Profitant de sa fuite, je m’étais repositionné prêt à armer, il me fallut patienter quelques minutes afin qu’il soit rassuré et reprenne sa progression.
Repartant sur la gauche, il m’offrit son profil, au passage du masque d’un arbre, j’armais. Il s’arrêta à 12 mètres.
Me rappelant une discussion avec Philippe L. lors de notre dernier entraînement où je lui expliquais avoir "raté" de nombreuses occasions la saison précédente, considérant toujours que l’animal, n’était "pas assez" bien placé, coiffé, etc. D’avoir fait ma "précieuse" ne m’avait permis de ne tirer qu’une seule et unique flèche sur un ragondin pour la saison… Un peu frustrant… Mais uniquement de ma faute.
La sagesse de l’expérience, il me dit : "Lorsque St Hubert t’offre une occasion, il ne faut pas la laisser passer… "
Je libérais alors ma flèche, et perçu le "poc" caractéristique que chacun évoque. Il fila comme une balle, je le suivis autant que possible du regard dans sa course entre les arbres.
Un coup d’œil sur la montre, et je reviens à mon activité première… M’assoupir sur mon siège… Une demie heure plus tard, je suis allé retrouver ma flèche, couverte de sang, je remontais la piste de quelques gouttes de sang avant de distinguer mon jeune brocard allongé, mort sous un buisson à une trentaine de mètres de l’anschuss.
Arc Décathlon Furtiv 500 à 58#,
Flèche Décathlon et pointe Mossy oak 125g
Philippe B.
Quand je serais grand je m’offrirais sans doute un arc
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