Le blog du C.A.B.S

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Chasse à l'Arc Beauce Sologne

Publié le par CABS
Publié dans : #Chevreuil

Le soleil n'était pas encore levé, que déjà dans l'aube naissante quelques amateurs de gibier d'eau faisaient entendre leurs salves estivales sur les halbrans intrépides de la Loire, se rapprochant trop près des affûts de saule marsault.

La plaine devant moi était bien calme. Seuls quelques lièvres se poursuivaient, prémisses de jeux amoureux, cependant moins forts que les bouquinages du printemps. Un coq faisan, jouait son rôle de "coq" et glorifiait à qui voulait l'entendre cette nouvelle journée de fin d'été qui commençait. Les premiers ramiers, tout droit venus en quelques coups d'ailes de la Sologne proche, ne devraient pas tarder à rejoindre les champs de tournesol proches…

Mon tree-stand était en place depuis quelques semaines dans le petit bois de "Vautioux". A quelques mètres, un millet commençait à former ses grappes appétissantes, cette bordure d'acacias et de frênes me paraissait un lieu idéal pour l'affût. D'ailleurs, n'avais-je pas eu la veille au soir la visite d'une chevrette et ses deux chevrillards, dont l'un, avec une tache blanche à la patte arrière, était venu pendant un long moment, à quelques mètres, sous mon poste?

Je connaissais parfaitement les brocards fréquentant les lieux, en observation avec mes jumelles ou grâce aux "trail caméras", véritables espions de la faune sauvage. Il y avait "grand 6" (mais pas si grand que ça puisqu'il méritait de vieillir encore), " grand 4" (très prometteur, à ne pas toucher cette année), "petit 4", "daguet aux oreilles" "5 tête bizarde" et "bois cassé"… Ces deux derniers retenaient mon attention et je me focalisais sur ceux-ci. Évidemment en pareil circonstance, vous avez toujours ceux que vous ne voulez pas tirer qui répondent parfaitement à l'appeau et qui viennent vous narguer à moins de 10m. Par deux fois en quelques jours, c'est ce qui se passa !

Le soleil commençait à peine son ascension derrière le village voisin de Tavers, que mon sixième sens me demandait à tourner la tête derrière mon poste… Manifestement un chevreuil était dans le millet à une trentaine de mètres. La végétation m'empêchait de distinguer l'animal. Très lentement je me retourne, mes jumelles parvenant à percer la frondaison, je distingue nettement "son" bois gauche et un petit moignon à la place de son bois droit…  C'est bien "bois cassé" qui se rapproche maintenant très tranquillement de mon poste. Mon arc, dont José L. a encore fait des merveilles dans une récente réparation du repose flèche (merci José !) est prêt. Le brocard est maintenant à 12m, plein profil, le pin derrière l'épaule… J'imagine la trajectoire de la flèche dans la cage thoracique et j'appuie sur la détente !

L'encoche lumineuse disparaît exactement où je visais. Le chevreuil retourne rapidement dans ce bois d'acacia qui l'a sans doute vu naître. La végétation m'empêche de suivre la fuite… Je descends récupérer la flèche, quelques bulles d'air mélangées au sang me rassurent. Quelques instants plus tard, je retrouve mon brocard sans vie à 30m, couché sur le flanc, la blessure de sortie au niveau des gros vaisseaux du cœur…

Je rends hommage à mon animal, qui depuis la photo prise par la "trail caméra" en début de saison a perdu un petit bout d'andouiller sur son bois droit et a cassé son andouiller postérieur gauche...

Je ne peux que me remémorer que pour un chasseur à l’arc, "la persévérance finit toujours par payer…"

Philippe L.

La persévérance finit toujours par payer…
La persévérance finit toujours par payer…

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R
Félicitations Philippe, beau récit, belle action!!!
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C
Magnifique, toutes mes félicitations !
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