Dimanche 30 novembre matin, départ pour le Caroux. Lundi matin première journée de chasse à découvrir le territoire et explorer les cimes de ce magnifique lieu. Après avoir fait de nombreuses rencontres et observations lors de la première journée, à des distances allant de 25 à 250 mètres, ceci constitue mes premiers contacts avec des mouflons. Accompagné de Bertrand, nous arpentons les pentes pour cerner le paysage et le comportement des animaux. Deuxième journée, dès le démarrage au lever du jour, nous tentons deux approches sur des mouflons, dont certains à moins d’une quarantaine de mètres. Mais les yeux et l’odorat de ces ovins sauvages sont très acérés. Je continuerai seul cette deuxième après-midi, où le vent et les bourrasques me cinglent le visage et m’engourdissent les doigts. Après plusieurs affûts dans différents lieux rien ne semble bouger, le rut semble terminé. Je commence à prendre la piste du retour vers 16H00. La marche est lente et attentive afin de trouver le moindre mouvement en haut ou en bas de la piste. Il ne me reste plus que 150 mètresavant de rejoindre la voiture, je remets ma flèche sur mon carquois et arc sur l’épaule. J’avance d’une cinquantaine de mètres et me retrouve nez à nez au détour d’un virage avec un jeune mouflon, au milieu du chemin à une trentaine de mètres. Je stoppe ma marche et il en fait de même, une longue observation mutuelle s’installe durant plus de 5 minutes. Il s’élancera dans la pente derrière un rocher « mince » me dis-je... J’encoche une flèche et avance au cas où il serait resté dans les parages. Rien… Quand subitement, je le vois redescendre la pente et faire un demi cercle et se coucher à une vingtaine de mètres de moi, de face. Tout se bloque, il me fixe et moi de même, je distingue une petite corne d’un côté. Le jeu du regard et de l’immobilité durera pas loin de 15 minutes (c’est très long…). Qui cédera le premier ? Ce sera moi, j’arme en me disant que s’ il se relève et me montre son profil je pourrai peut être décocher. Mais rien ne se passe, aucune réaction de sa part. Etrange, ne m’a t’il pas vu ? Ce qui est sûre, c’est que je suis à bon vent, sous ces bourrasques d’une soixantaine de km/H. Je désarme lentement et essaye de comprendre ce qui se passe… étrange….je réarme le plus lentement possible, rien ne se passe à nouveau, je décide de tenter l’approche à petits pas, il me suit du regard moi aussi, jusqu’à m’approcher de lui à un bon 18 mètres. L’animal ne semble pas effarouché, continuons…Il est toujours de face, aller, encore un petit effort et je verrai son profil. Je profite d’un arbre devant lui pour le contourner légèrement et me retrouver presque sur son profil. Je ne suis plus qu’à une quinzaine de mètres de lui. Mon arc est toujours armé, je pose mon pin sur son épaule et décoche, d’un saut il dévale le talus et s’écroule sur le chemin puis tombe cinq mètres plus bas dans la pente opposée. Je distingue l’animal gisant en bas de la piste. Je décide d’appeler la responsable du GIEC (Patricia). Le temps de descendre à la voiture pour me remettre de mes émotions, qu’elle est arrivée. Patricia fait une analyse de l’animal. C’est une jeune femelle cornue âgée d’un an et demi, aux vues de ces incisives.
Atteinte épaule avec une sortie devant le cuissot opposé. Distance de fuite 15 mètres. Lame rage Hypodermic et arc Mathews Z7 Xtreme.
Vincent Lenoble
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