Ma 2e saison de chasse à l'arc est déjà bien entamée, et, je n'ai toujours pas eu l'opportunité de décocher une flèche.
C'est avec grand plaisir que j'avais répondu à l'invitation d'Olivier aux Rajollières ce 2 janvier. Après avoir pris connaissance des consignes d'usage autour d'un café, nous partons nous installer en me disant « maintenant nous sommes en 2010 et j'aurai peut-être enfin les faveurs de Saint-Hubert ! »
Après une heure de battue j'entends arriver à grand pas sur ma gauche des animaux, qui surgissent dans la coulée principale à une trentaine de mètres :1 chevrette et 2 chevrillards. C'est bon! Ils sont dans la coulée qui passe à mes pieds, ils s'arrêtent à une vingtaine de mètres et se retournent toutes oreilles tendues pour écouter les chiens mener. mais ils bifurquent dans une seconde coulée située à 18-20 mètres sur leur gauche. Ils continuent lentement en glissant dans cette coulée en arc de cercle protégée part un écran de jeunes taillis interdisant toute décoche. En 3-4 minutes ils atteignent la lisière et sautent l'allée à 30-35 mètres.
Encore pas de chance ! Mais je n'ai pas le temps de m'attrister sur mon sort qu'une chevrette arrive dans cette même coulée. Même scénario, elle s'engage de nouveau dans cette coulée, et prend son temps, s'arrête longuement à plusieurs reprises pour glaner quelques herbes. Après plusieurs minutes d'observation, une belle menée s'engage alors à 200-300 mètres, je détourne
mon attention de cet animal pour scruter les alentours alors que la voie des chiens se rapproche. Mais, les chiens finissent par s'éloigner, je regarde de nouveau dans la direction de la chevrette mais plus rien. Après, quelques minutes, je revois la chevrette qui s'était seulement déplacée de quelques mètres, cachée derrière une talle de brémailles, mais je reste persuadé de l'issue de son trajet... Les rabatteurs se rapprochent, elle lève les oreilles et après quelques secondes d'hésitation, à ma grande stupéfaction elle s'engage dans la coulée de refuite par petit bonds en zigzagant face à moi. J'en profite pour armer lentement, elle se trouve à 16-17 mètres au milieu des ronces et petits taillis et de face : impossible de tirer ! Il ne reste que 5-6 mètres et elle sera à découvert, elle s'arrête environ 2 minutes oreilles tendues, mais je ne tiens plus je dois désarmer. Elle refait un bond, je réarme lentement, plus que 3 mètres avant le découvert. Puis, tout se précipite, un bond à gauche, à droite, à gauche elle se plante à découvert à 10 mètres (en travers - un peu ¾ avant), instinctivement je place le pin sur la zone ''poumons'' et lâche ma flèche avec un important bruit de frottement sur mon brassard. Elle fait volte face et se dirige vers
les rabatteurs dans la sapinière où je la perds de vue.
Je descends et me dirige fébrilement vers l'anchuss et je trouve ma flèche au sol maculée de sang rouge vif mais aussi beaucoup de poils et sang sur les feuilles et branchages avoisinant. Je fais 15-20 mètres à proximité de la coulée mais pas de sang.
Nous partons avec J.C. et Jango son chien de sang, nous faisons 25-30 mètres et toujours pas une goutte de sang. nous la retrouvons à l'entrée de la sapinière où je l'avais perdu de vue.
En ce qui concerne l'atteinte, elle est très surprenante : La lame à d'abord effleurée le cou pour créer une entaille de quelques centimètres – ensuite entrée sur le dessus de l'épaule droite - sortie devant le cuissot droit.
Les organes touchés poumons, foie et viscères.
J'en conclu avec quasi certitude qu'elle a sauté la corde au bruit de la décoche sur mon brassard et explique cette atteinte incohérente.
Merci à :
Olivier de nous avoir reçu aux Rajollières
J.C. et Jango, car sans aucune goutte de sang visible nous ne l'aurions peut-être pas retrouvé.
José pour les réglages de mon arc (DXT à 58# - Rebel Hunter - G5 Striker)
Christophe LENOBLE
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