L’ouverture de la chasse est le moment tant attendu de tout chasseur et pour nous (mon frère et moi) ce sera ce samedi 22 septembre car nous chassons dans le Loiret en limite du Loir et Cher dans une chasse de carabiniers. Les tree stands sont installés depuis 3 semaines, et comme chaque année, je les déplace en espérant toujours trouver le lieu idéal pour des rencontres. Le territoire où nous chassons est pourvu de grands gibiers et sangliers mais très difficile à appréhender car les animaux ne passent jamais aux mêmes endroits et après 4 ans de chasse à l’arc sur ce territoire, il est toujours aussi difficile. Depuis deux ans de nombreuses coupes de bois sont faites et il faut tout changer à chaque fois sans savoir ce que vont faire les animaux. La traque est démarrée depuis ½ heure et j’aperçois à 60 mètres 2 daguets se rapprocher, ils resteront 25 minutes environ et se rapprocheront dans une petite boulette durant 20 minutes à 27-28 mètres. Je suis debout, mes jambes vacillent et je n’ose bouger car je filme. Ils s’apprêtent à se rapprocher, je ne tiens plus quand une petite brise se lève et les deux compères s’enfuient (dommage mais ce fut un moment intense). Je commence à entendre les traqueurs au loin et le carillon des chiens. Soudain une biche est annoncée, elle se lance à plein galop, je l’aperçois à une soixantaine de mètres, prête à passer de l’autre côté de la boulette. Elle décide de bifurquer et de venir explorer ma zone d’affût. Je suis armé et je la suis depuis une trentaine de mètres, elle va passer trop vite, c’est sûr. Je retiens mon célèbre HEINC… pour le bon moment. Mais ce ne sera pas la peine puisqu’elle se stoppe d’elle-même à 17-18 mètres environ dans un ¾ avant. Je sais que le tir est risqué mais je me sens détendu et bien calé et sans réfléchir je décoche. Ma flèche vole exactement où je le souhaitais. Je vois mon encoche lumineuse pénétrer entièrement dans l’animal mais je ne vois pas si elle traverse. Ma première sensation est que cette flèche est bonne. La biche accuse un demi-tour et s’écroule 10 mètres plus loin (Yessss) puis se relève et disparaît dans la boulette. Je descends promptement et cherche ma flèche pour éviter que des chiens ne se blessent. Je ne la trouve pas de suite et préviens les traqueurs que la biche est blessée. Une traqueuse arrive et me dit « elle est là, ta biche » (je crois que j’ai poussé un grand YESSSSSSS de joie). La biche n’avait fait que 10 mètres de plus. Je retrouve immédiatement ma flèche qui avait traversé, à 10 mètres après l’anschuss. Je regarde vite fait mon atteinte, avec une entrée en limite de l’épaule et une sortie opposée devant le bas de cuissot (poumons, foie de touchés au dépeçage). 3 ou 4 traqueurs viennent voir l’indien qui a tué la biche et restent étonnés que ma flèche ait pu traverser et que la biche n’est pas fait plus de 20-25 mètres. Les félicitations vont bon train…
Je remonte sur mon tree stand, la tête dans les nuages.
20 minutes, ½ heure se passent et une seconde menée vient dans ma direction. Je me prépare et ré-encoche une seconde flèche car j’avais oublié en rêvant encore de mon prélèvement. Une seconde bichette passe à la course sous mon tree stand, je lance mon HEINC… à trois reprises et la bichette s’arrête à 17 mètres de ¾ arrière serré. Je décoche et ma flèche vole en direction de l’animal. Ma flèche me semble bonne sur le moment, la bichette est emportée sur la droite et je la vois repartir avec une grosse auréole de sang sur le côté. Elle se stoppe 25 mètres plus loin durant 1 minute et repart. Je retrouve du sang par grosses gouttes sur 50 mètres. Des postés à la ligne la verront sauter avec du sang sur le côté mais ne peuvent pas la tirer. Une recherche au sang sera faite le lendemain sur 300 mètres par notre ami JC Ogé mais il ne pourra pas poursuivre au-delà, sur la propriété d’à côté, le propriétaire ayant refusé. Les traces de sang laissées me font penser à une flèche de muscle !
Une très belle journée d’ouverture que je garderai en mémoire longtemps. Le prélèvement d’un grand cervidé à l’arc est un moment indéfinissable. Merci à J-M Joannet de nous faire confiance depuis toutes ces années et de nous témoigner sa joie à chaque fois que nous arrivons à prélever un animal.
Arc Mathews Z7 Xtreme, tubes rebel hunter 6075, lames G5 striker.
Vincent Lenoble
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