Il va pleuvoir jeudi et vendredi prochain ; c’est du moins ce qu’annonce Météo France ce mardi soir.
Nos amis les ragondins, bien qu’étant fort à l’aise en milieu aquatique, ne sont pas des inconditionnels du crachin et autres rideaux de pluie (ce n’est pas une espèce endémique de Bretagne, à l’inverse de certains lecteurs de ce site)
Il faut donc se lever aux aurores demain pour espérer quelques rencontres. Rendez-vous est pris avec les rongeurs aux alentours de 7h00 ce mercredi.
Le vent est de la partie ce matin et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle : vent, pluie et froid n’engagent pas les animaux à sortir et à bouger. Pourtant, dès mon arrivée, je détecte un rongeur à l’abri d’une petite ile. Ce dernier se jette à l’eau ; je connais les trous et je sais qu’il va essayer de s’y réfugier. Je rebrousse chemin le plus vite possible alors qu’il vient de plonger : je vais pouvoir le surprendre lors de sa remontée.
L’animal n’est pas très âgé mais il a déjà un bon instinct de survie : il s’immobilise au milieu de l’eau, à bonne distance afin d’observer la berge. Je suis trop loin pour avoir une chance de l’atteindre correctement. Finalement, après un round d’observation, je gagne : il revient vers la rive sans m’avoir repéré : il me reste à concrétiser l’approche.
Les feuilles et les tiges sèches d’orties ne sont pas trop cassantes et ma progression est plutôt silencieuse. Je repère la boule de fourrure posée sur une branche à moitié immergée à une douzaine de mètres. La fenêtre de tir n’est pas digne du boulevard Hausmann en plein mois d’août à Paris, mais ça devrait passer. Le projectile part et frappe…la branche juste en dessous de l’animal. Vous y avez cru… moi aussi … mais les situations de tirs à la chasse ne sont jamais les mêmes et les animaux ne sont pas des cibles inertes !!!
Il faut donc repartir à zéro : évoluer lentement, jumeler régulièrement, faire attention aux différents habitants de la zone. Malgré cela, les canards donnent rapidement l’alerte et plusieurs ragondins sont déjà à l’eau, en observation. Je me suis figé derrière un saule marsault, et la chance me sourit : un individu décide de redescendre le fleuve dans ma direction. J’arme lorsqu’il passe derrière l’arbrisseau et je décoche alors qu’il nage en plein travers, à une petite dizaine de mètres. J’aperçois le projectile frapper le myocastor dans le thorax, juste avant son plongeon puis…Plus rien !!! Je n’entends ni ne vois rien. Je l’ai pourtant touché mortellement.
Ma vue en aval étant dégagée et n’ayant rien détecté, je décide de contourner l’arbre pour évoluer vers l’amont du fleuve.
Il est là, inerte, il a parcouru 3 à 4 mètres sous l’eau avant de remonter à la surface sans vie et sans aucun remous visible.
Le vent va finalement faire son œuvre et me ramener ma proie sur la rive.
Arc Black widow PA 52#@26, bilames Magnus.
Alain Gaillard
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