Mes chers compagnons d'arme du CABS, à l'heure où certains fréquentent les plages bretonnes, voire celles de la Côte d'Azur (jusqu'à Vallauris même !), je profite pour ma part des levers et couchers de soleil sur les plaines de Lestiou. Si un renard a déjà fait les frais d'une balle bien placée fin juillet, un autre ne devrait sans doute pas passer l'été… Question de jour, je vous le garantis !
Mais, le tree stand que j'ai installé il y a quelques semaines est plutôt réservé pour le tir d'un chevreuil. Si j'ai eu la chance de voir passer sous mon poste une chevrette et ses deux jeunes, puis une autre avec ses trois jeunes (sans doute la même que l'an dernier qui avait déjà eu 3 jeunes !), je n'avais pu apercevoir, mais trop loin, que deux brocards: un jeune daguet au niveau des oreilles, et un grand daguet bien ouvert, du double des oreilles, aux meules puissantes, un animal dans la force de l'âge, il s'agit peut être d'un daguet perpétuel avec absence d'andouillers sur les merrains (certains le qualifieraient "d'assassin", mais a-t-il réellement déjà fait couler le sang d'un congénère?)
Une photo sur une pierre à sel (distante de 2km de mon poste !) me confirmait mes intentions de chasse. C'est sur cet animal que je choisissait de porter mon dévolu. Quelques soirées et matinées plus tard, je me retrouve en ce début de journée du 12 août, à 3m50 du sol, le long du tronc d'un acacia.
8h vient de sonner à l'église de Lestiou, c'est l'heure à laquelle je me décide habituellement à quitter mon poste. Rien ce matin, sauf ce renard à 6h25 (celui qui ne passera pas l'été) qui rentre comme presque tout les matins à son terrier, dans une petite carrière à 300m de là… Je commence à ranger mes petites affaires lorsque mon regard est attiré à 200m par un mouvement en lisière du bois. Un chevreuil manifestement inquiet s'enfuit à grands sauts… D'un coup de jumelles je reconnait le petit daguet. Puis très vite derrière, le grand daguet qui manifestement n'est pas d'accord pour partager son territoire.
J'arrête immédiatement de ranger mes affaires, les chevreuils sont déjà en plaine à une centaine de mètres de mon poste. Je tente quelques coups d'appeau. En vain. Le plus jeune des deux continue tout droit son chemin, puis rentre dans une grande pièce de maïs. Le second, "mon" chevreuil, lui emboite le pas, mais bifurque vers le petit bois où je suis posté et rentre dans une coulée à 50m de mon poste. Je patiente encore quelques minutes on ne sait jamais. Bien m'en a pris. 3mn plus tard, le brocard est à 17m sous bois et me présente son flanc gauche. La visée va très vite, le pin, la sucette, la détente… Le bruit de l'impact me rassure immédiatement. Il s'ensuit une course de 5-6 secondes, où le brocard repasse dans la plaine devant moi, une tache rouge juste au dessus du cœur. Il s'écroule à vue, dans les chaumes qu'il a tant parcouru…
Arc Mathews Switchback, Lames G5 Stricker Magnum
Philippe LAVALLART
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