Pour cette première sortie automnale avec mon précieux auxiliaire, je me rends dans une chasse de Sologne, où les chasseurs à l'arc ont la chance de pouvoir être placé au cœur de la battue.
Je porte mon dévolu sur un tree stand placé au milieu d'une coupe assez dense de 5-6 ans d'âge, les animaux viennent souvent s'y réfugier pour écouter la chasse avant de prendre leurs partis. Je ne tarde pas à y voir rentrer une petite harde de cervidés, un trio matriarcal est accompagné d'une deuxième tête.
La coupe est assez dense et le faon de l'année qui ne parvient pas à suivre la biche, s'isole de sa mère nourricière. Il s'arrête pendant un bon moment à une vingtaine de mètres, mais les ronces m'empêchent toute action. Je suis patient. Il écoute au loin la meute partie après une bête rousse, et le coup de carabine qui le salue à la ligne. Il se rassure et tente quelques pas dans ma direction. Il se rapproche, s'arrête à 12m et me présente son flanc gauche, dégagé de tout obstacle. Déjà l'arc est armé, le pin sur "la tête du pou, qui est sur le poil, derrière l'épaule".
C'est à peine si je vois l'encoche lumineuse traversée l'animal, mais le bruit de l'impact me rassure. Pendant que j'annonce avec ma trompe les sonneries réglementaires, l'animal rend son dernier souffle à 20 m de là.
Un peu plus tard en après-midi, les chiens lèvent un beau ragot, et après un gros quart d'heure de chasse, celui-ci arrive dans cette même coupe. Je vois nettement les baliveaux de bouleau ou autre bourdaine s'agiter à son passage…il vient sur moi. Il me passe au pas dans une coulée que j'avais identifié. Ma flèche est un peu derrière, sans doute foie. Il fait 30m puis s'arrête un bon moment, je pense qu'il va s'écrouler sur place…non, il revient dans la coupe (sans que je puisse le retirer) et se couche à 50m de moi. 3 minutes plus tard les chiens "font le ferme" et un piqueux achève l'action de chasse.
Arc Mathews Switchback, Lames G5 Stricker Magnum
Philippe LAVALLART
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