Caroux quand tu nous tiens, comme dirait Christophe et c’est bien vrai !
Et pourtant le séjour n’avait pas bien commencé, la pluie cévenole ne nous épargnant pas. Lundi et mardi sale temps et la montagne qui pleurait de partout, les torrents gonflés à ras bord et l’eau dévalant en entraînant terre, pierres, humus et feuilles de châtaigner. Je suis en botte pour affronter les 20 cm qui coulent sur la piste. Le soir, les trois compères que nous sommes passent leur temps à essorer les « fringues » qui ne se sont plus des habits, le chauffage est à fond dans le gîte pour essayer de sécher un peu les guirlandes de pantalons, gants, chemises et autres détails dont je vous fais grâce … l’antre des fauves commence à sentir un peu le moisi.
Et oui, c’est un peu çà le Caroux, quand ce n’est pas le froid, le vent et parfois la neige. Mais je suis irrésistiblement attiré par ces longues journées en montagne, la montée dans les pierriers, les affûts dans les genêts ou les talées de buis, les face-à-face avec « les fantômes » que vous ne voyez ni arriver ni repartir, et qui vous narguent, cachés dans la châtaigneraie abandonnée. C’est aussi les observations sur le vallon opposé, les combats pendant le rut, les bruits de la forêt, les couleurs et les senteurs, les pensées qui vous assaillent et vous font philosopher…
C’est aussi l’amitié, les repas, les parties de tarot quand la nuit est tombée. Et parfois on gagne, on est plus malin que LUI, on surprend sans être surpris mais je vous garantis que l’on peut se passer de cette finalité…
Mercredi, le temps s’améliore, journée consacrée à l’entrainement et à la prospection. Il va faire très beau demain, je suis énervé et rêve toute la nuit de mouflons.
Jeudi, pas besoin de réveil. Solide déjeuner, sacs prêts, casse-croûtes en poche, nous affrontons tous les trois notre secteur alors qu’il fait à peine jour.
Surprendre sans être surpris, avancer comme un sioux la flèche engagée et les sens aux aguets. Je scrute, j’hume, j’écoute, je suis un prédateur et il est là, sur une esplanade herbeuse, au pied du ruisseau, à 20 m, trois quarts arrière … déjà vaincu. Le reste n’est que superflu !
J’ai prélevé mon mouflon mais j’ai bien peur que la fièvre du Caroux ne me reprenne l’année prochaine …
Arc Bowtech Carbon Knight, Powerflight équipée d’une trilame Snufer 125 grains
Jean-Louis D.
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