Lundi 23 juillet, voici mon 7ième affût en forêt de Bruadan. Je voudrais bien clipser mon bracelet de chevreuil, mais pour l’instant pas de brocard à l’horizon. J’ai eu beaucoup de rencontre sur des chevrettes et jeunes et sur de très nombreux sangliers mais sans bonne condition de tir pour ces derniers.
Vers 21h45, une chevrette et son petit me sortent de ma torpeur caniculaire en passant à 5 m de mon tree-stand sans me voir. C’est alors que j’aperçois une petite laie non suitée qui se dirige droit sur moi. Le premier chêne derrière lequel elle passe, me permet de me lever, le deuxième d’armer. A 12 m de moi elle s’arrête et se met à sentir, la hure au vent, mes effluves de chasseur harassé par la chaleur. Le pin est au défaut de l’épaule mais je ne veux pas tirer de trois quart face. Quelques mètres encore et nouvel arrêt de profil. Ma flèche est instantanément partie et elle pénètre plein poumon jusqu'à l’empennage. La loupiote intégrée ne fonctionne pas… Dommage pour la recherche à venir.
L’animal fait demi-tour et je la suis des yeux le plus longtemps possible.
Petit SMS à mon « président » de chasse : j’ai fléché. Réponse : j’arrive.
Attente réglementaire, je descends, range mon matériel, et recherche du premier indice.
Jean-Jacques arrive, il est 22h15 et la nuit aussi… J’ai un tout petit peu de sang clair à l’impact (Anschuss pour certains) puis plus rien. Cela ne m’étonne pas car la flèche fait bouchon mais je sais qu’elle est parfaite. Ceci dit la recherche est très délicate et mis à part la direction de fuite je n’ai presque pas d’indices. J’ose déranger Marie D.S. de Millançay pour une recherche mais elle n’aime, très justement, pas travailler sur une piste chaude et ne pourra pas demain matin… De toute façon vu les températures, ce sera fichu.
Entre temps, Jean-Jacques est parti chercher sa petite chienne d’un an, Noisette, mâtinée fox et cochon d’Inde. Mais la valeur n’attend pas le nombre des années ni l’existence du pedigree.
Noisette nous fait d’ailleurs traverser l’allée puis elle s’arrête, terrorisée par ma présence, ma torche et l’odeur du sanglier proche. Grâce à elle je trouve enfin du sang et de plus en plus, mais il fait nuit noire… C’est à quatre pattes sous les fougères que nous finissons les 30 m restants, en éclairant les giclées de sang bulleux sur les tiges. Mon sanglier est là, étendu sur le flanc après 150 m de fuite. Atteinte poumons. 10 secondes de course pour une demi-heure de recherche. Le plus dur est à venir : transport, dépouille, conditionnement…. Une bien petite nuit, mais c’est le tribut à payer.
Merci à Jean-Jacques qui me fait confiance et à Noisette qui ne m’en veut pas d’avoir malmené « ses origines »
Jean-Louis D.
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