Le blog du C.A.B.S

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Chasse à l'Arc Beauce Sologne

Publié le par CABS
Publié dans : #Chevreuil

Non ce n'est pas le titre d'un album de Tintin ; vous confondez sans doute avec « L'oreille cassée », sorti en 1937, qui fait la part belle aux indiens d'Amazonie, équipés d'arc et de flèches empoissonnées... tiens, déjà des lointains cousins chasseurs à l'arc.

J'avais pendant l'été 2017, chassé, en vain, un beau brocard à l'oreille droite « coupée ». J'apprécie particulièrement ces signes distinctifs, ils permettent de suivre un animal plusieurs années et de voir son évolution. Je n'avais qu'un seul cliché de lui, mais il valait déjà la peine de se motiver.

Le brocard à l'oreille coupée...

Ainsi l'an dernier, après bon nombre d'heure d’affût et d'une bonne dizaine de fois en présence de ce brocard, mais sans jamais avoir la possibilité de le tirer, je me résignais, à grand regret, à ranger mon tree stand, une fois le rut achevé. J'appréhendais l'hiver avec anxiété, connaissant la virulence des sociétés de chasse voisines, redoutant d'entendre, une fois le tir du brocard en janvier,  la fameuse phrase « il était ben gros, et ces velours gros comme des canettes... »

C'est ainsi que l'été 2018 arriva. Une nouvelle saison, s'annonçant sous les meilleurs auspices. Les moissons, plutôt précoces, permirent de découvrir la plaine autour de Lestiou, et d'y voir une foule d'animaux que Jean de La Fontaine aurait aimait immortaliser dans ses fables. Cerf, biche, sanglier, blaireau, renard, perdrix, faisans et même il y a quelques jours un busard des roseaux, avec deux marques alaires orange et bleu... ! (le matin à 7h j'étais à jeun et j'ai vérifié sur le net : marquage en Europe de 6 000 busards depuis quelques années) 

Lièvres et chevreuils partageaient le plus souvent mes sorties cynégétiques. Quelques mètres seulement me séparaient parfois de ces animaux, la position horizontale étant de loin la plus favorable à ce genre d'affût. J'arrivais à capturer une photo d'un « bon brocard » et je décidais de le chasser.

Le brocard à l'oreille coupée...

Après plusieurs sorties où je pu l'apercevoir de temps en temps, aucune approche sur « ce » brocard n'avait été possible. Un « petit six » m'avait laissé approcher à 15m, les chevrettes attirées par l'appeau, venait me trouver à 5m, mais toujours pas mon « bon brocard ».

Les journées chaudes de la mi-juillet me voyaient faire la tournée des points d'abreuvoir. Lors de l'une d'elle, à quelques mètres, un brocard squelettique lève la tête. Il recul de 10m, s'arrête, se couche. Je vois tout de suite qu'il n'est pas bien en point : la base de ses bois ressemble à une « grosse éponge grise ».  Le blanc dans les bois ne me laisse aucun doute... Cette éponge est une couronne d'asticots de 4 cm, tout autour des meules.. âmes sensibles s'abstenir !

Très rapidement je décidais de mettre fin à ses souffrances, et de prévenir le service départemental de garderie... La cause était certainement une petite lésion cutanée (combat, grillage, frottis, ?...) qui s'est agrandie au fil des jours.

Le brocard à l'oreille coupée...

Fin juillet approchait... Je relève mes appareils photos automatiques une fois par semaine. J'apprécie particulièrement ce moment où tel le pécheur qui relève ses filets, j'ouvre les fichiers pour y découvrir la faune variée de nos contrées. Et là, stupeur... je n'en crois pas mes yeux ! En 2 ou 3 jours j'ai plusieurs clichés d'un magnifique brocard... à l'oreille coupée ! C'est lui, il est revenu sur les lieux de ses amourettes de l'an passée. Ses bois qui l'an dernier étaient fort jolis, ont encore pris de l'ampleur. Toujours d'une régularité et d'une symétrie exemplaire. Ses andouillers antérieurs sont « énormes » (ils font 14 cm !)

Le brocard à l'oreille coupée...

Évidement, le brocard est dans une zone où je n'ai pas mis de poste. Cependant je connais parfaitement bien cette zone, notamment pour les mœurs et les habitudes de Capreolus... Quelques heures plus tard, je pose un tree stand en pleine chaleur (avec un peu de chance il doit faire la sieste).

Le maillot jaune ayant à peine franchi la ligne d'arrivée de son périple de 3500 km, que je me préparais... J'emportais pour l'occasion une tenue complète « feuillage 3D ». L'illusion sur le lierre de l’acacia sera sans doute du meilleur effet. En attendant le coucher du soleil, entre quelques coups d'appeau Rottumaler bien dosés, j'échange quelques SMS avec Edouard, sur la quête de mon nouveau Graal. Celui-ci m'écrit « qu' il croise les doigts pour moi ». Mon poste m'offre une bonne vision sur ma droite et ma gauche, une végétation arbustive gênant un peu ma vision frontale. La « noirceur » commence à arriver, un beau coq faisan qui a profité des derniers rayons du soleil, vient se brancher en chantant à quelques mètres de mon poste.  5 mn plus tard, je suis attiré par une tête de chevreuil au milieu des branches. Il est là. C'est lui ! Non ce n'est pas un rêve. Le brocard est à 10m, je ne l'ai pas entendu venir, et il s'avance vers mon poste... J'arme le plus discrètement possible. Il est là, immobile, à 5m (Toujours plus près !) ; Le pin est entre les deux omoplates, sur la colonne, j'imagine la trajectoire de la flèche... j'appuie sur la détente. Il reste sur place. C'est fini.

Si l'on associe habituellement dans de telle réussite Saint Hubert et Saint Sébastien, je voudrais tout spécialement y associer Saint Pascal... 

Arc Mathews, lame Stricker Magnum

Philippe L.

Le brocard à l'oreille coupée...
Le brocard à l'oreille coupée...

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J
Magnifique recherche et belle réussite, bravo Philippe
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C
Bravos mon philou ! Et merci pour ma page de lecture du matin !
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C
Bravos mon philou ! Et en plus tu m'as fait faire ma petite page de lecture du matin !
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C
Quel récit, merci ! Et toutes mes félicitations Tintin !
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