Riennay,Dimanche 23,
un temps de Novembre,entre froid et giboulées,poste 14,15h00,
Ils sont 6 à la croisée des coulées,tous égaux, trottinant et marchant,pas de stress,
40kg,ce sera le troisième, maintenant !
l'animal n'accuse même pas, pars tranquillement avec les siens,la flêche a traversé un peu derrière,
M...e !, 40 m plus loin il s'éteint.
premier grand gibier
grande émotion...
merci à lui.
l'arc est un LONGBOW américain tred BARTA de 60lbs
la flêche est une carbone heritage 350
la lame une GERMAN KINETICS 125 grains
sanglier estimé à 35 kg à la dépouille
tir à 11m
Brice Sauvanmagnet
Dimanche 23,
A RIENNAY, j'ai tué une biche dimanche dernier. Voici le récit de cette journée :
Comme il y avait trop de chasseurs présents ce jour-là, Edouard (le propriétaire) m'a demandé d'aller me placer où je voulais mais de sorte de ne pas gêner les autres chasseurs postés ni de traverser les zones chassées. J'avais repéré une belle coulée près d'un étang lors d'une recherche précédente avec Jean-Claude COLOMBIER et Jean-Christophe OGE. Je m'y rends avec tout mon "bardat" (tree seat, marches, échenilloir, scie, sécateur et quelques fringues de pluie). Je trouve sur place un magnifique chêne un peu penché mais juste sur une belle coulée. Je l'aménage pour qu'il soit confortable puis m'installe. Pour être plus à l'aise, je laisse mon sac à doc et le tree seat au sol sur une petite coulée très près de l'étang. En fait il y a deux coulées dans ce rétrécissement situé entre l'étang et le chemin. En plaçant ainsi mes affaires, j'espère que, si des animaux devaient passer, ils quitteraient la coulée très près de l'étang pour revenir sur celle sur laquelle j'affûte. Le stratagème fonctionne car une biche et son faon arrive dans mon dos vers 11h45, sentent mon sac et le repèrent à 25 mètres non sans avoir étiré leur cou pour l'observer un bon moment. Ils sont à 15 mètres de moi mais je suis dans leur champ de vision. Ils passent doucement à côté de moi, c'est à dire à 5 mètres mais à ma droite alors que je suis droitier. Merci encore à la tenue Prédator (green déception) : je suis INVISIBLE ! Mon coeur cogne dans ma poitrine. Impossible d'armer pour l'instant. Si j'avais eu un arc traditionnel, j'aurai eu un tout petit moment pour armer et décocher mais le temps d'armer un arc à poulie me paraît trop long en pareille circonstance. J'arme quand ils sont de 3/4 arrière et à 12 mètres mais dans une partie sale que je n'ai pas pris le temps de nettoyer en arrivant. Je sens que l'occasion de tirer s'éloigne mais je suis très satisfait d'avoir trouvé un bon emplacement et confiant pour la deuxième battue. Etant présent encore au même poste à la seconde battue, je reste sur place entre les deux battues et j'élague ce qui m'a gêné lors de cette première rencontre. Le temps se gâte l'après-midi mais j'ai laissé mon chapeau dans mon sac. Je n'y vais pas car je suis persuadé qu'un animal passera à ce moment-là. La position sur l'arbre devient presque douloureuse et la pluie devient pénible. J'aperçois un cervidé seul qui vient face à moi. Il est 14h30. J'arme. L'animal est une biche qui semble effrayée car elle écarquille les yeux et tourne la tête dans tous les sens. Je décide d'attendre qu'elle passe sous le chêne. Ma tenue me rend encore une fois INVISIBLE ! Elle est à 8 mètres quand elle descend un fossé et me présente tout son dos. Je vise le milieu de la colonne vertébrale et tire. L'animal se déplaçant toujours, ma flèche l'atteint juste avant les cuissots (je ne sais toujours pas tirer en mouvement). La biche s'écroule, se débat, casse ma flèche fétiche (c'est elle que j'avais tirée sur le cerf et sur la laie 15 jours plus tard), contourne l'arbre sur lequel je suis et se traîne en direction de là où elle venait. J'arme une nouvelle fois mais elle passe dans une partie très sale et je ne peux donc retirer. En passant près de moi, j'ai vu que des flots de sang quittaient son corps. Une artère semble touchée. Je ne la vois plus ni ne l'entends. J'annonce le tir d'une biche puis répète l'annonce quelques instants plus tard. Le vent et la pluie sont tels que mon plus proche voisin, Luis n'entend qu'une seule annonce et au lointain. 15h30 : la fin de battue est enfin sonnée. Je suis éreinté mais excité comme une puce en descendant de mon arbre. Ma flèche brisée repose au pied de l'arbre et je cherche en vain ma lame. Je suppose qu'elle est fichée dans la colonne. Des taches de sang jonchent le sol. La terre a été drôlement remuée autour de l'arbre. Je prends la coulée empruntée par la biche et la retrouve 50 mètres plus loin, raide morte. L'atteinte est effectivement un peu derrière l'endroit visé et la lame et le bout de la flèche sont retrouvés dans l'animal lors du dépeçage. Rentré au rendez-vous de chasse, je découvre que deux autres biches ont été tuées ainsi qu'un sanglier. Félicitations aux tireurs. Merci à Edouard de permettre depuis des années à des chasseurs à l'arc d'y assouvir leur passion et pour son accueil, merci aux rabatteurs et à leurs chiens sans qui rien de tout cela ne serait possible, merci à la joyeuse bande de chasseurs de RIENNAY, merci à Brice pour son bowmore (c'est une marque d'arc... qui cogne fort), merci à la porte (elle se reconnaîtra), merci à Ludo qui m'a ramené au bercail et merci à Doliprane le lendemain...
J'oubliais Saint Hubert. Merci !
Franck HOCQUET
Commenter cet article