En effet en ce dimanche 2 mars, quoique de plus naturel que de sortir l'arc une nouvelle fois de sa house. Hier c'était "l'ouverture de la destruction à l'arc du ragondin sur la Loire..." Habituellement, les premiers rayons du soleil printanier font sortir les ragondins de leurs trous, voulant vérifier "de visu" cet adage ligérien bien connu, Bertrand et moi nous nous retrouvons sur les bords de Loire en milieu d'après midi. Le canoë appareillé, les gilets de sauvetage assurés, l'armement vérifié, dès que nous larguons les amarres le courant se charge de nous mettre dans le droit chemin. Le fleuve est assez haut (cote 0,20 pour les spécialistes, c'est une excellente hauteur, sans être pour le moins en crue...) les ragondins devraient sans doute se trouver sur des branches basses, voire de véritables "nids" confectionnés avec des petites branches de saules ou des herbes, à des hauteurs pouvant aller jusqu'à 1m à 1,5m au dessus de l'eau...
Moins de 5 mn après le départ, une boule de poil, sur un nid justement, à peine visible à travers les branches, attire mon attention dans une tête de saule. Mon arc est déjà armé et je tire rapidement...oubliant la vitesse de défilement du canoë. Le bruit mat d'une Thunderhead 125 propulsée par les 65 livresdu Mathews venant de se ficher dans une bille de bois, vient rompre le silence ligérien ! Surprise : les ragondins (il y en a plusieurs...) à moins de 5 centimètres de la flèche, ne bronchent pas... Nous en profitons pour faire un grand tour sur la Loire, et à contre courant (c'est dur !), revenir passer à proximité de ce dortoir à ragondins... Une deuxième chance s'offre à moi; je la saisie aussitôt et m'offre un "coup double" ! Un troisième animal cherchant son salut sur la berge, sera prestement arrêté dans sa fuite par les flèches de notre Président. Très rapidement nous réitérons de nouvelles approches, le scénario est bien rodé, les jumelles indispensables à la recherche du moindre indice et nous alternons à chaque prise, le tireur en tête de l'embarcation et le pagayeur à l'arrière (JAMAIS deux tireurs en même temps !).
La réussite est de notre côté et nos tirs s'enchainent avec efficacité. Les sacs prévus pour recevoir notre tableau sont rapidement trop petits, et le fond du canoë ressemble bientôt au retour d'une expédition de trappeurs du Grand Nord québécois... Quelques animaux, sans doute plus aguerris, parviennent à fuir sans être inquiétés, nous ne cherchons pas à les poursuivre, la saison ne fait que commencer.
Alors que notre regard se porte au loin vers le Château de Chaumont, pareil à une ombre chinoise dans le couchant, un dernier tir de notre Président, avec une belle Stricker, sur une magnifique bille de bois (pourtant elle ressemblait bien à un ragondin, voire deux d'ailleurs !!) concluait cette magnifique soirée. Pas moins de 25 ragondins de vus lors de cette descente.
Pour info, ces 8 ragondins seront les premiers à être transformés en rillette par "la Bourriche aux Appétits..."
Philippe Lavallart
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