A quelques centaines de mètres de l’hôtel-restaurant du même nom, et dont la renommée gastronomique est due à une fameuse tarte « brulée » et non pas renversée comme on le croit trop souvent, Sébastien avait eu la bonne idée de compléter un groupe d’archers constitués par quelques membres de l’ASCA (pour les néophytes l’ASCA a été la première association de chasseurs à l’arc française, créée en 1969 !), par quelques archers du CABS.
La battue du matin m’avait laissé apercevoir 5 chevreuils en 2 minutes. De belles aubaines, me diriez-vous ?? ma foi non, ceux-ci vidaient l’enceinte alors que nous allions nous placer…
Le déjeuner, un moment important et toujours fort convivial, spécialement en compagnie de quelques « dinosaures » de la chasse à l’arc, dont notre ami Paul De Foucaud, laissait les plus jeunes bouche bée. Les histoires d’ours, de grands koudous, de phacochères, de flèches de « 1000 grains » avaient emboitées le pas au magret de col vert séché, et au civet de ragondin au cidre fermier. Notre ami SEB dû siffler la fin de la récréation, au grand dam de la plupart des convives…
La deuxième battue me voyait à un poste proche de la route et d’une habitation voisine. Quelques chênes, pour la plupart centenaires, occupaient la place, mais de ci de là, un tremble, un châtaigner, un épicéa essayaient cependant de grappiller du terrain. Je jetais mon dévolu, sur un arbre à la circonférence modeste (ça permet de mieux observer derrière vous, voire de pouvoir également tirer avec un angle bien plus important…). Le tree stand en place, l’attente pouvait commencer. Quelques minutes plus tard, alors que les rabatteurs commençaient à peine leur « travail », un mouvement d’oreille me fait tourner la tête. Un chevreuil, mais non..deux chevreuils sont arrivés, sans aucun bruit, à 30m. Ils écoutent la pibole du plus jeune des rabatteurs, qui avait pour l’occasion troqué son instrument « à corde et poulies » pour un instrument à vent en corne de vache…
La chevrette précède son jeune de l’année, et pendant 2 minutes, immobiles, ils écoutent. Puis, à ma grande déception, ils prennent le parti de se glisser sur le coté opposé…
Le rabatteur (Edouard L. se reconnaitra) arrive bientôt à ma hauteur. Il me signale que mes empennages fluo sont très visibles, et que mon tree stand n’est pas très haut. Il n’obtient comme toute réponse qu’un « bouttt » étouffé par le protège visage camo,; l’effronté ne sait-il pas que les chevreuils ne distinguent pas les couleurs, et qu’ un tree stand placé trop haut accentue la difficulté des angles de tir ? Il passe. La battue commence à se prolonger lorsqu’au loin deux chevreuils « débuchent ». Ils traversent rapidement la plaine. Quelques secondes plus tard, ils me semblent vouloir se diriger vers mon voisin. Non. Ils obliquent et mon poste me semble sur la trajectoire de leurs fuites… Très rapidement j’analyse la situation. Devant la chevrette, derrière un jeune brocard en velours. Je laisse passer la chevrette, puis me concentre 6m derrière, sur l’épaule du fugitif. Tout va très vite. Je suis très confiant dans ma décoche, et les plumes ensanglantées de la flèche, plantée dans la racine d’un gros chêne à moins de 5m me rassure sur l’atteinte. Je me retourne pour suivre dans sa fuite « mon » brocard. Il tente en vain, sur 15m, de rejoindre celle qui l’a sans doute vue naitre, puis ralenti, passe au trot, puis au pas. Déjà un filet vermillon, suinte le long du flanc. Il s’arrête à moins de 40 m ; Il se couche calmement, puis, dans la seconde qui suit, s’endort à jamais… »
Arc « Spoiler » de chez Ben Pearson, « 08.06.1989 » (c’est pas le N° de série, c’est la date d’achat !), pas de viseur, pas de décocheur, puissance 63 # , Tube carbone alourdi tuyau plastique, lame Zwickey Eskimo, distance de tir 5m, distance de fuite 40m, atteinte Poumons / Foie
Un grand merci à SEB et tous les participants de cette journée. Cabs 1 – ASCA 0 … à quand la revanche ??
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