Combien de fois j'ai ouvert " le bon coin" en tapant "canoë old town" "région centre". Je n'ai pas envie de faire des kilomètres à la pelle avec le risque de trouver un bateau décevant.
Ce soir-là il est tard et dans le 37 un "guide 147". LE CANOË pour la chasse en Loire.
Sur les photos il semble en parfait état et à un prix canon.
J'appelle tout de suite, je suis le premier, j'emporte le marché.
En fin de semaine je vais prendre livraison du vaisseau et enfin me voila capitaine!
Maintenant il faut armer le navire, je récupère mes pagaies de jeune homme qui ont beaucoup navigué sur le Tarn, l'Ardèche et surtout une grande descente de Loire de Roanne à Sully sur Loire en six jours (quatre cent vingt kilomètres). Trois, voire quatre couches de vernis sont nécessaires pour les remettre en état. Gégé me prête du matériel de sécurité, je vais pouvoir y aller.
Des amis viennent ce week-end. Philippe qui n'est pas chasseur, nous a déjà accompagné à une chasse aux lièvres à l’arc. Il a apprécié et bien sûr est prêt à m'accompagner.
Nous partons de Chailles au petit matin. Le soleil sera de la partie, mais il fait froid en cette fin Mars. Pendant que nous mettons à l'eau un sillage nous nargue au large.
Il faut tester l'équipage, en quelques coups de pagaie nous traversons la Loire, le canoë file sur l'eau. Nous traversons à nouveau, tout va bien. C'est bon on va chasser maintenant, sans oublier de profiter du spectacle de toute cette faune sauvage qui s'éveille autour de nous.
Quelques rags réagissent les premiers, on les retrouvera un autre jour. Un premier se présente sur l'eau, raté. Un deuxième est au milieu d'un entrelas de racines, j'attends une fenêtre en dérivant, encore raté. Le troisième a senti le vent de la flèche sur son épine dorsale. Nous voila au niveau de la voiture. On va aborder.
Non en pleine eau un gros rag se prélasse, peut-être en dormant.
Philippe "on y va?" "oui"
Première tentative d'approche avec le soleil dans le dos le rag nous laisse approcher et quand j'envisage de monter mon arc, il plonge. On va attendre, en dérivant évidement. Il ressort encore en pleine eau. On tente une approche et encore, il plonge avant que je puisse tirer. Et c'est parti: approches, plongées, dérives. On ne voit plus la voiture, soit le rag s'épuise soit il a confiance en nous, on se rapproche. Un tir au dessus. Encore deux plongées et là à vingt mètres en plein travers il m'attend, je monte l'arc, prends le point, la flèche part et rien. Le rag n'a pas bougé. La flèche n'est pas ressortie et je la vois entre deux eaux en travers du bestiau. Une seconde pour le finir qui tape le crane et ricoche à trente mètres plus loin.
On récupère dans l'ordre le rag, très gros, les flèches, sauf la première qui a trop dérivé.
Dans l'action nous nous retrouvons loin en dessous de l'embouchure du Beuvron, les connaisseurs apprécieront, et avec un kilomètre à se remonter le courant jusqu'à la voiture. Nous entamons une jolie partie de pagaie, le canoë fend merveilleusement l'eau et enfin nous abordons, longtemps après.
Nous sommes un peu fatigués et surtout heureux d'avoir pu profiter de ce trésor qui traverse notre département
C'était une belle croisière inaugurale.
François
PS: j'offre volontier une place de matelot si quelqu'un veut découvrir notre Loire avec ou sans arc (traditionnel exclusivement)
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